Pourquoi ça gratte ?

Vous venez de faire le délice d’un moustique, votre peau est irritée, ou même sans raison apparente, voila que vous êtes pris d’une irrésistible envie de vous gratter. Mais au juste, pourquoi ça gratte ?

Tout comme la nature a horreur du vide, les scientifiques n’aiment pas laisser en suspend ce genre de questions qui démangent. Ils se sont donc penchés sur cet étonnant phénomène et viennent d’apporter un nouvel élément de réponse. Depuis quelques années, on sait que le gratouillis bénéficie de son propre chemin dans les innombrables circuits de notre système nerveux. Il ne s’agit donc pas d’une sensation atténuée de douleur, comme il avait été imaginé, mais bien d’une perception à part entière. Toutefois, sa nature demeurait inconnue.

Deux scientifiques du laboratoire de biologie sensorielle à l’institut national de recherche dentaire et cranofaciale de Bethesda, dans le Maryland, se sont concentrés sur le fonctionnement des neurones qui innervent la peau et activés par des stimuli extérieurs tels que la chaleur ou la douleur. Ce travail méticuleux était mené dans l’espoir de dénicher la molécule responsable de la petite farce. Leur attention s’est arrêtée sur un neurotransmetteur, le nppb – pour natriuretic polypeptide b-. Bingo ! Après vérifications sur les souris, il s’avère que le peptide joue la navette d’information entre les cellules de la peau qui perçoivent la sensation et les neurones qui la transmettent au cerveau. C’est donc lui qui initie la sensation de démangeaison.

Et pourquoi gratter soulage ? Etrangement, la réponse se trouve du côté des neurones spécialisés dans la douleur. Ce sont eux qui calment les neurones de la démangeaison. Lorsque nos doigts grattent notre peau, les neurones qui véhiculent l’information de démangeaison sont bloqués. Plus précisément, les neurones de la douleur activent des neurones intermédiaires qui inhibent les neurones de la démangeaison. Le tour est joué !

Et si gratter ne suffit pas toujours à apaiser la démangeaison, ce qui est souvent le cas pour les piqures de moustiques, les scientifiques de Bethesda espèrent bien que la découverte du dppb ouvrira la voie à la découverte d’autres molécules capables de calmer les gratouillis les plus intempestifs une bonne fois pour toutes.

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